Ressources numériques en sciences humaines et sociales OpenEdition Nos plateformes OpenEdition Books OpenEdition Journals Hypothèses Calenda Bibliothèques OpenEdition Freemium Suivez-nous

Présentation axe 3


Axe 3 : Reconfiguration des politiques publiques et Logiques de production 

Dans le champ de l’économie, l’ancrage territorial d’activités culturelles a fait l’objet de travaux de recherche tant au niveau international que national (voir la synthèse réalisée pour le Ministère de la Culture sur l’état de la recherche sur les clusters industriels du domaine culturel et médiatique [Sagot-Duvauroux, 2013]). Si les premières études remontent aux travaux de Christopherson et Storper (1987, 1989) sur l’industrie cinématographique à Hollywood, les recherches autour de l’économie créative et de la ville créative (Florida, 2002) ont ensuite connu depuis 2000 un véritable engouement (voir notamment les recherches de Coe [2000] sur le secteur du film à Vancouver ; Turok [2003] sur le regroupement des industries du film et de la télévision à Glasgow ou le cluster du film à Leipzig, Bathelt [2005]).

Cependant, lorsque la dimension locale est étudiée en France, elle l’est souvent sous l’angle exclusif des « études d’impact » cherchant à mesurer avec des indicateurs purement quantitatifs les retombées économiques des manifestations ou activités culturelles. Elles sont en France surtout à l’initiative de municipalités et de chambres de commerce et sont réalisées par des cabinets de conseils privés plutôt que par des chercheurs et des départements universitaires. Tel est par exemple l’objet d’une des rares études menées par la région sur l’impact économique des tournages (Champetier, 2011).

Le programme VisioNAge(s) souhaite enrichir cette approche et re-questionner la notion de territoire créatif en mettant l’accent sur l’importance des liens tissés – des effets de réseaux – entre les acteurs de la filière audiovisuelle sur le territoire.

Chacune des trois régions initiales, Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, a su développer une politique propre de soutien à l’activité cinématographique et audiovisuelle. On entend ici examiner les fondements de ces politiques et leur adéquation avec les objectifs annoncés.

La constitution de la Nouvelle-Aquitaine a été l’occasion de redéfinir une politique d’ensemble que l’on étudie dans les mêmes termes.

En outre, l’attention est portée aux effets de ces politiques, au-delà de la mesure même de la production des images, à la constitution d’un tissu d’entreprises locales (producteurs, distributeurs, exploitants mais aussi entreprises de post-production) et à la trajectoire professionnelle des acteurs locaux.

L’activité des festivals est également prise en compte dans son aspect d’affirmation d’une politique publique – à commencer par le Festival du film francophone d’Angoulême, créé en 2008 et dont la renommée est aujourd’hui bien établie.

Les investigations s’appuient sur des méthodes mixtes (quantitatives, qualitatives, cartographiques et documentaires).

D’une part, est établie une base de données géolocalisées de type SIG (Système d’information géographique) qui répertorie les films, téléfilms et séries du corpus, et un certain nombre d’éléments pour chaque titre : conditions de production, montant des aides territoriales allouées, lieu d’implantation des professionnel-le-s impliqué-e-s, chiffres d’exploitation et d’audience, indicateurs de notoriété et sélections en festivals.

Outil primordial pour le travail d’analyse, statistique notamment, cette base de données a de plus vocation à être croisée avec celle établie par les axes 1 et 2, afin de mettre en lien les logiques économiques et professionnelles avec les lieux de tournage et leurs représentations.

D’autre part, un vaste questionnaire a été lancé auprès de l’ensemble des professionnel-le-s du cinéma et de l’audiovisuel implanté.e.s en Nouvelle-Aquitaine afin de saisir très précisément quelles sont les conditions réelles de leur champ d’activités, leurs perceptions du tissu professionnel en région et des politiques d’aide, leurs attentes.

Dans le prolongement de cette collecte d’informations, un ensemble de données qualitatives est constitué à partir d’entretiens menés auprès de professionnel-le-s. Sur l’aspect de l’impact de politiques publiques, les entretiens sont plus particulièrement réalisés auprès des producteurs et des festivals, acteurs les plus mobiles et donc les plus sensibles à l’attractivité du territoire.

Cartographier les réseaux professionnels offrira la possibilité d’identifier les « terreaux » nécessaires pour fertiliser les projets audiovisuels en Nouvelle-Aquitaine et favoriser leur essor et leur pérennisation.